eliabar & les filles

Quand proposer un livre pose problème...

Publié par vanessa sur 23 Avril 2007, 06:56am

Catégories : #Coups de coeur livre

Quand les trains passent..., coll. D'une seule voix, Actes sud junior.
Par Lna.


Tout a commencé par un pari pour aboutir à un viol collectif. La narratrice a assisté à la scène, elle niera tout en bloc au procès.
17 ans plus tard, mariée à l'un des violeurs, elle regrette et raconte pour trouver une forme de soulagement. Mais la victime, Suzy P. dans tout ça?

Comme à la lecture de Je ne mourrai pas gibier, le livre m'est tombé des mains, car on ne peut s'empêcher à la lecture de ce texte de se dire:
- Peut-on proposer un texte au sujet si difficile à nos lecteurs?
- Parler de tout en littérature jeunesse: Oui, mais...

Je trouve que ce texte a banalisé le viol, les faux témoignages et surtout que comme dans Printemps volé de Martine Pouchain (qui avait suscité une controverse pour la même raison lors de sa sortie), la notion de pardon est absente, les regrets de la narratrice ne suffisent pas...

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V
-Marie: ton point de vue est vraiment intéressant et renvoie au débat qui a agité le monde de l'édition jeunesse au moment du salon de Montreuil 2008. Evidemment que tous les sujets peuvent (doivent?) être abordés mais il est bien évident que parfois ces textes choquent, bloquent ou déroutent les prescipteurs que nous sommes. Lna l'a été, plusierus ont partagé son point de vue et d'autres moins.Bienvenue à toi en tout cas ici;)
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M
Je ne suis pas d'accord avec vous au sujet de la banalisation. Au contraire, je trouve que ce livre parle justement de la difficulté de vivre avec une conscience jamais apaisée, puisque les mensonges ont entrainé un non-lieu. Bibliothécaire, je vais mettre ce livre à disposition des lecteurs ados et je ne pense pas que cela pose de problème. Pour moi, la description de la tournante n'est pas dans ce livre plus (voire moins) traumatisante qu'une dépêche AFP. Et la littérature, à la différence des dépêches ou articles de société, permet une mise en contexte, une réflexion. Par contre, je n'ai pas trouvé ce livre très bien écrit / traduit. Même si l'utilisaton d'un langage très parlé et assez "jeune" est volontaire, je trouve que le texte aurait gagné à plus de fluidité (et même, si j'osais, à plus de "poésie").P.S. S'il n'y a pas de pardon c'est parce que la victime est absente de la narration, et pour cause : plus de nouvelles d'elle. Et n'est-ce pas ce qui afflige le plus la narratrice : une impossible rédemption due à l'impunité des faits et à l'ignorance totale des conséquences sur la vie de Suzy P.
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M
Interessant parce que Noces Barbares, moi je l'ai lu a 12 ou 13 ans, apres ma soeur et ma mere (qui n'avait pas bronche d'ailleurs). Tout ca ne me derange pas tant que ce ne soit pas gratuit, que la violence etc aide a faire comprendre quelque chose. Dans Noces Barbares, on ne pourrait pas comprendre la relation mere/fils sans etre temoin de la scene de viol. C'est pour ca qu'il y a eu tant de problemes avec Une idee fixe de Burgess ici. On ne voit pas trop pourquoi il y a tant de sexe dans le livre.
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V
Et  Printemps volé, quelqu'un est-il allé au bout??Dans un même esprit, certains livres adultes sont aussi délicats. Je me souviens du choc qu'a été la lecture des Noces barbares de Quéffelec. Il est extrêment dur à conseiller.
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G
je sais pas quoi penser de ce roman, ya un article prêt sur mon blog que je n'ai pas "publié", parce que je suis pas sûre de ce que je dis, peur d'oublier des éléments...en ce qui concerne les envies des ados, c clair que les jeans et les copines, c'est chouette, mais ça va un moment, non de non! les lecteurs veulent du vrai, du vécu, du percutant!! quand j'avais 14 ans, j'allais dans les livres adultes parce que je ne trouvais pas ce qui me convenait dans la litté jeunesse! bon de là à conseiller quand les trains passent... il n'y a pas beaucoup de titres comme ça où je bloque... j'ai plus de facilité avec "je mourrai pas gibier"...
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M
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V
Disons que les parents, et toutes les personnes qui offrent un livre, surinvestissent souvent le rôle du livre.<br /> Ainsi, une ado qui en avait assez de lire des romans à l'eau de rose me demande l'autre jour quelques choses de différents. Je lui montre la collection Scripto, puis actes sud junior, babalj, le Rouergue... A mesure où je lui résume les sujets abordés je vois le visage des parents s'assombrir. "Mais vous n'avez des histoires plus légères, plus positives???"....<br /> Ah, c'est sûr que c'est moins engageant de parler d'une princesse dans son palais ou de 4 filles et un fut!!
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M
un de mes collegues lisait tout les livres avant sa fille de 11 ans, à l'époque, pour en verifier le contenu... je pense que c'est vraiment de l'attention paternelle ça et j'irmagine qu'il aurait censuré celui -ci... à sa place je ne sais pas du tout ce que je ferai... d'un coté c'est important que les enfants enfin les ado sachent que la vie n'est pas rose pour tout le monde, d'un autre en tant que parent j'imagine que j'aimerai qu'ils restent innocent longtemps... pfff ça a l'air compliqué d'être parent !
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M
Oui, j’en ai entendu parler de ce livre. Nous avons la même controverse ici avec certains titres, notamment ceux de Melvin Burgess (Lady : ma vie de chienne et Une idée fixe surtout). Je voudrais aller a une conférence pour documentalistes où l’une des présentations et en fait un débat intitulé    “This house believes there is no issue too controversial to be included in a book for young people” – Je ne suis pas sre d’être d’accord mais ca sera surement très intéressant. <br />  <br />
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